La publicité pour l’alcool sur Internet, ce n’est pas nouveau. Certains spots publicitaires pour des marques de bières sont devenues cultes sur la Toile. Le fameux “Waz Up “ de Budweiser a même été adopté comme cri de ralliement par tous les buveurs de bière de la planète ! Aussi, l’autorisation de faire de la pub pour l’alcool sur l’Internet en France ne ferait-elle qu’entériner une situation existante. Pourtant le trouble subsiste quant à la pertinence de cette décision. C’est que les récentes positions du gouvernement et de de sa ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, en matière de législation sur l’alcool, ont de quoi déconcerter. Alors que la priorité semble donnée à un encadrement plus strict de la consommation d’alcool par les jeunes, avec comme principale mesure l’interdiction de vendre des boissons alcoolisées au moins de 18 ans, les députés viennent d’autoriser la publicité pour l'alcool sur Internet, média préféré des... jeunes ! Un paradoxe qui pénalise le principe de prévention sur la Toile. Aussi, ne faut-il pas s’étonner si cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre de l'examen du projet de loi Bachelot sur l'hôpital, ai été diversement appréciée. La Fédération des acteurs de l'alcoologie et de l'addictologie (F3A) s’insurge en affirmant que « L'option prise par la ministre de la Santé est une fausse route dangereuse pour la santé publique. ». En effet, l’autorisation de la publicité sur Internet aura pour effet d’inciter à la consommation les internautes et en particulier les moins de 18 ans. Ces derniers peuvent déjà se procurer, facilement et sans aucun contrôle, chez n’importe quel cybermanchand d’alimentation des boissons alcoolisées. Pour se donner bonne conscience, le gouvernement a imposé quelques restrictions comme la création d’un comité de suivi chargé de veiller à ce que la nouvelle législation ne soit pas contournée. La publicité sera également interdite sous la forme de pop-ups trop intrusifs et exclura les sites sportifs ou destinés à la jeunesse.
